Baclofène : la fin de l’alcoolisme ?

Attendus depuis plusieurs mois, les essais de traitement au Baclofène pour lutter contre l’alcoolisme ont été autorisés.

L’histoire du Baclofène

Commercialisé depuis environ 40 ans, le Baclofène était exclusivement prescrit comme décontractant musculaire dans les cas de maladies neurologiques importantes (Sclérose en plaques par exemple).
Dans le courant des années 90, le Docteur Olivier Ameisen teste sur lui-même le Baclofène dans le but de vérifier son effet sur les dépendances, notamment aux boissons alcoolisées. Les résultats sont très prometteurs, et en 2004, le Dr Ameisen publie une étude et appelle à de nouveaux essais cliniques. Pourtant, aucune ne se prépare. En 2008, il publie donc à nouveau. Cette fois, un livre à destination du grand public, intitulé « Le dernier verre ». Cet ouvrage fera réagir les associations, en France d’abord, puis en Europe et aux États-Unis. Peu à peu, d’autres médecins font états de résultats équivalents : l’envie de boire disparait chez les sujets traités au Baclofène.

Le Baclofène, pilule de l’espoir

WhiskyCes résultats, s’ils devaient s’avérer exacts et durables, serait une véritable révolution dans le domaine du traitement de l’alcoolodépendance. D’abord parce que nombres des sujets traités déclarent pouvoir de nouveau boire un verre de temps en temps, sans retomber dans une consommation maladive. Ce n’est pas le plaisir de l’alcool mais bien uniquement la dépendance qui est traitée.
Ensuite, parce que contraitement au Benzodiazépines actuellement prescrites (Valium®) dans le traitement de l’alcoolisme, le Baclofène ne provoque aucun effet d’accoutumance. De plus, bien que n’étant pas totalement dénué d’effet secondaire, le Baclofène, dans une consommation longue durée, est moins dangereux que les benzodiazépines utilisées jusqu’ici.

3 ans pour convaincre

Ces deux dernières années, la consommation de Baclofène dans le cadre du traitement contre l’alcoolisme était largement répandue, bien que non reconnue et non encadrée.
C’est donc le 14 mars 2014 que l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) accorde une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du Baclofène dans le traitement de l’alcoolisme. Valable sur une durée de trois ans, celle-ci permettra de prescrire la molécule légalement, avant la réalisation d’essais cliniques afin de prouver l’efficacité du produit.

Pour rappel, en France, 2 millions de personnes souffre d’alcoolisme et ce sont environ 50 000 personnes qui décèdent chaque année en raison d’un abus d’alcool.
(Source : Institut Gustave-Roussy)